2024 Exposition de Photographies

“Echos du Romantisme”

Photographe française, Psyché Ophiuchus (née en 1987) est inspirée par la peinture symboliste et les préraphaélites. Ses œuvres captivent par leurs atmosphères sombres et lumineuses, chargées de symboles et d'archétypes, invitant le spectateur à décoder leurs énigmes.

Psyché Ophiuchus grandit en Normandie, baignée dans le folklore d'Europe du Nord et les légendes de Guillaume le Conquérant. Son intérêt précoce pour la psychologie se mêla à une passion ardente pour les arts visuels. Tout en exerçant en tant que psychologue clinicienne, elle s'adonna à la photographie, animée par le désir ardent de donner vie à son imaginaire personnel.

Son inspiration puise principalement dans les mouvements artistiques du Symbolisme, de l'Art Nouveau et des Préraphaélites. Son œuvre explore les thèmes de l'imagination, du mystère et des rêves, en usant de symboles et d'archétypes. Elle réside aujourd'hui en Bretagne, dans la forêt légendaire de Brocéliande, aux côtés de son compagnon, le peintre Yoann Lossel. Là, elle trouve une réponse créative vigoureuse à l'identité et au folklore de cette contrée.

Rejoignez-nous pour un voyage visuel et littéraire, où chaque photographie et chaque mot évoquent l'essence profonde du Romantisme, rendant hommage à Chateaubriand et à son héritage vibrant.

Dartmoor

« Je suis attaché à mes arbres ; je leur ai adressé des élégies, des sonnets, des odes. Il n’y a pas un seul d’entre eux que je n’aie soigné de mes propres mains, que je n’aie délivré du ver attaché à sa racine, de la chenille collée à sa feuille; je les connais tous par leurs noms, comme mes enfants : c’est ma famille, je n’en ai pas d’autre, j’espère mourir auprès d’elle. »

Mémoires d'outre-tombe, tome 1

Perséphone

« Le soir, cette fleur commence à s’entr’ouvrir ; elle s’épanouit pendant la nuit; l’aurore la trouve dans tout son éclat ; vers la moitié du matin elle se fane; elle tombe à midi: elle ne vit que quelques heures, mais elle passe ces heures sous un ciel serein. Qu’importe alors la brièveté de sa vie ? »

Description de quelques sites dans les Florides, Voyage en Amérique

Grecian Reverie

« Je ne connais rien qui soit plus à la gloire des Grecs que ces paroles de Cicéron : « Souvenez- vous, Quintus, que vous commandez à des Grecs qui ont civilisé tous les peuples, en leur enseignant la douceur et l'humanité, et à qui Rome doit les lumières qu'elle possède. Lorsqu'on songe à ce que Rome était au temps de Pompée et de César, à ce que Cicéron était lio- même, on trouve dans ce peu de mots un magnifique éloge. »

Itinéraire de Paris à Jerusalem, chapitre 1

Sur les Pas de la Belle Dame

«..., d'autres fois je m'enfonçais dans les bois, je suivais un chemin abandonné, un ruisseau sans nom, un petit oiseau qui voletait avec sa compagne de buisson en buisson. Le rouge-gorge qui chantait le soir sur un toit de chaume m'attendrissait; la lumière lointaine qui brillait dans une ferme écartée me faisait faire mille projets de retraite et de bonheur; je supposais que ce que je cherchais habitait vers les distantes collines, dans le hameau dont j'apercevais le clocher champêtre. J'écoutais tous les bruits qui sortent des lieux infréquentés et prêtais l'oreille à chaque arbre ; je voulais chanter ces plaisirs, mais les paroles expiraient sur mes lèvres. »

Mémoires d'outre-tombe, tome 3, chapitre 10

Galatea

« Les plantes renaîtront demain ; le bruit et la poussière se sont dissipés à l'instant : voilà ce nouveau débris couché pour des siècles auprès de ceux qui paraissaient l'attendre. Les empires se plongent de la sorte dans l'éternité, où ils gisent silencieux. Les hommes ne ressemblent pas mal aussi à ces ruines qui viennent tour à tour joncher la terre : la seule différence qu'il y ait entre eux, comme entre ces ruines, c'est que les uns se précipitent devant quelques spectateurs, et que les autres tombent sans témoins. »

Tivoli et la Villa Adriana, Voyage en Italie

L'Automne

« Un caractère moral s'attache aux scènes de l'automne: ces feuilles qui tombent comme nos ans, ces fleurs qui se fanent comme nos heures, ces nuages qui fuient comme nos illusions, cette lumière qui s'affaiblit comme notre intelligence, ce soleil qui se refroidit comme nos amours, ces fleuves qui se glacent comme notre vie, ont des rapports secrets avec nos destinées. »

“Mes Joies de l'Automne”, Mémoires d'outre-tombe, tome 3, chapitre 10

Le Léthé

« Je me suis rencontré entre les deux siècles, comme au confluent de deux fleuves; j’ai plongé dans leurs eaux troublées, m’éloignant à regret du vieux rivage où j’étais né, et nageant avec espérance vers la rive inconnue où vont aborder les générations nouvelles. »

“Revue des Deux Mondes”, Mémoires d'outre-tombe, tome 1

The Vila (réalisée à Saint-Malo)

« Mais ce qu’il faut admirer en Bretagne, c’est la lune se levant sur la terre et se couchant sur la mer. . Établie par Dieu gouvernante de l’abîme, la lune a ses nuages, ses vapeurs, ses rayons, ses ombres portées comme le soleil ; mais comme lui, elle ne se retire pas solitaire ; un cortège d’étoiles l’accompagne. À mesure que sur mon rivage natal elle descend au bout du ciel, elle accroît son silence qu’elle communique à la mer ; bientôt elle tombe à l’horizon, l’intersecte, ne montre plus que la moitié de son front qui s’assoupit, s’incline et disparaît dans la molle intumescence des vagues. »


Mémoires d'outre-tombe, tome 1, chapitre 6

L'Aurore

« Quelle douce clarté vient éclairer l’Orient! Est-ce la jeune Aurore qui entrouvre au monde ses beaux yeux chargés des langueurs du sommeil? Déesse charmante, hâte-toi! Quitte la couche nuptiale, prends la robe de pourpre; qu’une ceinture moelleuse la retienne dans ses nœuds; que nulle chaussure ne presse tes pieds délicats; qu’aucun ornement ne profane tes belles mains faites pour entrouvrir les portes du jour. Mais tu te lèves déjà sur la colline ombreuse. Tes cheveux d’or tombent en boucles humides sur ton col de rose. De ta bouche s’exhale un souffle pur et parfumé. Tendre déité, toute la nature sourit à ta présence; toi seule verses des larmes, et les fleurs naissent. »

“L'Aurore” poème de Lucile, Mémoires d'outre-tombe, tome 3, chapitre 6

2023 Exposition de Gravures

“La Bretagne : un point d’ancrage”

Thomas Godin Peintre - Graveur

« Tout chevalier errant que je sois, j'ai les gouts sédentaires d'un moine » écrivait François-René de Chateaubriand pour exprimer une dialectique matricielle de sa biographie donc de son œuvre : le gout du lointain et l’enracinement dans un territoire élevé au rang de mythe.

Depuis une dizaine d’années, l’œuvre gravée de l’artiste finistérien Thomas Godin (né en 1987) semble également incarner ce trait-d’union entre l’ici et l’ailleurs, l’intériorité d’un être polymorphe et l’extériorité d’un monde grandiose.

De l’expulsion magmatique du volcan philippin Taal à l’ornementation stylisée des masques béninois, les gravures de Thomas Godin sont autant de vestiges de son exploration émerveillée du monde. Pour autant, les paysages et la culture de la Bretagne constituent un véritable point d’ancrage, une sorte de pivot fondamental autour duquel son imaginaire prend plaisir à graviter.

Texte par Romain Azarm

(Article du Pays Malouin)

(Article de Ouest-France)

Film-documentaire réalisé par Romain Arazm consacré au travail de Thomas Godin.

Leaflet (cliquez sur l’image)